L'Observatoire de Haute-Provence possède aujourd'hui une gamme de télescopes, dont les diamètres varient de 80cm pour le plus modeste à 1.93m pour le plus grand. De par leurs configurations optiques, la plupart de ces instruments sont particulièrement destinés à la spectroscopie stellaire. Si l'ensemble des télescopes n'a pas été acquis d'un seul bloc, chacun ayant même sa petite hisoire, ils n'en sont pas moins en constante évolution et restent, malgré leur "faible" diamètre, des télescopes très performants.
 

       I.  Le télescope de 1.20m

    Il fut le premier télescope installé à l'OHP et ce au terme de nombreuses péripéties. Sa conception remonte à 1863 par le physicien Léon Foucault (celui du pendule du Panthéon à Paris) et il était à l'époque destiné à l'Observatoire de Paris. Mais faute d'une qualité optique digne de ce nom malgré différentes corrections,et ne disposant pas, faute de crédits, d'une coupole, il restera inutilisé jusqu'en 1929, où l'on décide de le remanier afin d'équiper le nouvel observatoire de Haute-Provence, où il sera opérationnel en 1943.
        C'est un télescope de type Newton, dont le miroir principal, parabolique, possède un diamètre de 120cm pour 18cm d'épaisseur. Sa distance focale de 7.20m lui confère une ouverture à f/6. Il possède deux bonnettes, l'une est dédiée au guidage automatique et à une caméra CCD (depuis 1988), tandis que l'autre permet le montage du spectrographe Marly.
 

      II. Le télescope de 1.93m

        Il est la raison même de la création de l'OHP et devait mesurer à l'origine 2.70m de diamètre, afin de rivaliser avec son concurrent direct , le télescope du Mont Wilson aux Etats-Unis. Mais voilà, les contraintes techniques, financières, et administratives de l'époque (1920-1930) font que son concepteur, A.Couder, est obligé de se limiter à un miroir de 1.93m de diamètre. Son projet était donc celui d'un miroir parabolique ouvert à f/5, d'une distance focale d'une dizaine de mètres en configuration Newton, disposant d'un foyer Cassegrain ouvert à f/15 (distance focale de 29m) et d'un foyer coudé à f/30. Sa monture, fabriquée à Newcastle en Angleterre, est de type anglaise et, au total, le télescope sera achevé en 1957, où il pourra rejoindre, fort de ses 50 tonnes, la plus grande coupole de l'observatoire (près de 20m de diamètre), toute d'aluminium vétue. Il faut noter que celle-ci est mise en dépression par un système de ventilateurs permettant un flux d'air constant sur les parois du tube du télescope, afin de limiter les turbulences thermiques.
        Depuis, il n'a cessé d'évoluer, successivement équipé du spectrographe à longue fente Carelec en janvier 1986, puis du spectromètre Elodie, conçu et réalisé à l'OHP en collaboration avec l'Observatoire de Genève en 1984. Ce dernier n'est pas fixé directement au télescope, puisque situé dans une pièce climatisée annexe. Il est relié par fibre optique au foyer Cassegrain du télescope. C'est grâce à cet instrument qu'ont été découvertes depuis 1995 les premières exoplanètes (planètes situées hors du Système Solaire). A noter que la jumelle d'Elodie, Coralie, qui équipe l'un des télescopes de l'Observatoire de La Silla, au Chili, a permis également la découverte de deux nouvelles exoplanètes.

        III. Le télescope de 1.52m

A l'origine, ce télescope était destiné à seconder le télescope de 193cm, dont le foyer coudé était déjà, à l'époque, surexploité. Ceci explique le fait que ce télescope ne dispose que d'un seul foyer coudé, ouvert à f/27, pour une distance focale de 40m. Mis en oeuvre en 1969, il est équipé d'un autre spectrographe conçu à l'OHP, Aurélie, depuis 1989.
 
 
 
 
 

        IV. Le télescope de 80cm

    Plus modeste, ce télescope dispose d'un foyer Cassegrain ouvert à f/15 pour une distance focale de 12m et d'un foyer Newton à f/6 inutilisé aujourd'hui. Installé à l'origine à Forcalquier en 1932, avant d'être transféré à l'OHP en 1945, il est désormais équipé d'une caméra CCD.
 
 
 
 
 
 

       V. Les petits instruments

        L'OHP dispose enfin d'un prisme objectif de 40cm, d'un télescope de Schmidt à grand champ (pour la recherche et l'observation de comètes et astéroïdes), et d'un télescope suisse de 1m de diamètre originaire de Genève.